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Comment Koffi Olomide est devenu le roi de la rumba congolaise ?

Antoine Christophe Agbepa Mumba alias Koffi Olomide comme tout le monde l’appelle est le roi de la musique congolaise. Sa voix d’ange, son caractère bien trempé et ses goûts vestimentaires originaux font de lui un artiste à part entière. Aujourd’hui, si le soixantenaire croque la vie à pleine dents, cela n’a pas toujours été le cas. Le roi de la rumba congolaise a connu la misère et son quotidien n’a pas toujours été de tout repos. Comment a-t-il pu se hisser aussi haut sur la scène musicale africaine ? Quel est le secret de sa réussite ? Qui est réellement Koffi Olomide? Griotys TV vous dit tout dans cet extrait.

Comment Koffi Olomide est devenu le roi de la rumba congolaise ?
Comment Koffi Olomide est devenu le roi de la rumba congolaise ?

Qui est-il ?

Koffi Olomidé, né le 13 juillet 1956, à Stanleyville, l’actuelle Kisangani, en République démocratique du Congo, d’Amy Angélique Muyonge et Charles Agbepa. Il grandit dans le quartier de Lemba à Kinshasa, jusqu’à ce qu’il déménage avec sa famille en 1973 pour Lingwala.

Antoine habite un quartier populaire de Kinshasa. Tout jeune, il veut devenir footballeur, il écoute la rumba congolaise de Franco Luambo, Grand Kalle, Vicky Longomba ou encore Tabu Ley Rochereau, un artiste dont il s’inspirera le plus tout au long de sa longue carrière. Au sein de la nouvelle génération de musiciens congolais, Antoine, alors âgé de 13 ans, apprécie beaucoup Jules Presley (dit Papa Wemba), musicien de Zaïko Langa Langa et apprend, grâce à l’aide d’un voisin, à jouer de la guitare.

Qui est Koffi Olomide?
Qui est Koffi Olomide?

À 18 ans, il obtient un bac scientifique, et son père lui permet d’aller continuer ses études en France à l’Université de Bordeaux. Au milieu des années 1970, Antoine revient à Kinshasa lors des vacances scolaires et devient parolier pour des artistes de la scène zaïroise, il gagne alors le surnom d’étudiant le plus célèbre du Zaïre et est dès lors distingué par Papa Wemba venant tout juste de quitter le groupe Zaïko avec qui il travaille toujours en tant que parolier.

Encouragé par son grand frère pendant ses vacances à Kinshasa, Koffi entre en studio et commence à enregistrer ses propres chansons tels qu’Onia, qui ne rencontre aucun succès mais qu’il reprendra plus tard sous le titre Tsiane dans l’album Pas de faux pas. Lorsque Papa Wemba créé l’orchestre Viva La Musica, Olomidé lui offre les chansons Mère supérieure, Ebalé Mbonge, Aissa na Zoé qui permettront à Wemba de connaître un véritable succès.

En 1977, accompagné de ce dernier et Kester Emeneya, il enregistre Asso et Princesse ya Synza qui lui valent le titre de « Meilleur auteur-compositeur interprète du Zaïre ». Il publie, un peu plus tard, les chansons Samba Samba, Ekoti ya Nzube, Elengi ya Mbonda ou encore Bien aimée Anibo, cette dernière lui vaudra le titre de « Meilleure vedette de la chanson zaïroise ».

Après des débuts comme parolier pour divers musiciens de la scène congolaise, Antoine connaît un début de notoriété en 1977 avec Synza chantée en trio avec Papa Wemba et King Kester Emeneya. S’ensuit une période creuse avec des vinyles tels que Diva, Ngobila, Henriquet ou encore Elle et moi. En 1986, il crée et dirige l’orchestre Quartier Latin International qui l’accompagnera sur scène et sur la réalisation de ses albums à partir de 1992 et qui verra notamment passer dans ses rangs de futures stars de la musique tel que Fally Ipupa. Sa carrière connaît un second départ à partir de 1990 en signant chez Sonodisc avec qui il enchaînera les succès et connaîtra son apogée.

Considéré comme une légende de la musique congolaise et africaine avec une carrière couvrant près de cinq décennies, il est le premier artiste noir-africain à jouer et remplir la salle de Bercy et l’un des 12 artistes musiciens africains et seul congolais à être cité dans les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie. Au total, Olomidé a enregistré 28 albums studio dont 7 signés avec le Quartier Latin, un en collaboration avec Papa Wemba et 18 albums live pour un total de plus de 300 chansons. Son travail lui vaudra 7 Kora Awards dont 4 durant l’édition de 2002 grâce à son album Effrakata.

Il lance son propre label Koffi Central en 2013 et publie le 13 octobre 2015, 13ème apôtre, un quadruple album de quarante chansons qu’il déclare être le dernier album de sa carrière avant de revenir un peu plus tard avec Nyataquance et Légende.

Diplômé en sciences commerciales en 1980, il choisit de rentrer au pays. Ne trouvant pas de travail, il décide finalement de revenir en Europe. De retour au Zaïre, Koffi Olomidé est connu, principalement du fait de sa collaboration avec Papa Wemba quelques années plus tôt. C’est dans ce cadre que sort en 1983, le premier véritable album Ngounda, enregistré à Bruxelles en Belgique par Roland Leclerc pour lequel il fait appel à Josky Kiambukuta du TP OK Jazz de Franco Luambo. Olomidé qualifie cela comme étant « sa première véritable expérience dans un studio professionnel ». L’album rencontre un succès mitigé mais Koffi récidive un an plus tard avec Lady Bo avec la participation de King Kester Emeneya.

C’est en 1985 que la carrière de Koffi est lancée, à la sortie de l’album Diva. Un album travaillé par l’arrangeur Rigo Bamundélé dit « Rigo Star ». Toutefois ses premiers textes, qui plaisent aux filles n’accrochent pas beaucoup les hommes. Koffi Olomidé déclare que le Tcha Tcho (aussi appelé Soukous Love), son style de musique, est pour les jeunes filles (Tcha Tcho, pona yo mwana mwasi). Il participe à deux albums en collaboration : Olomidé et Yakini Kiese et Olomidé et Fafa de Molokaï.

L’année suivante, en 1986, l’album Ngobila sort sans beaucoup de succès. La chanson qui donne le titre à l’album raconte l’histoire d’un homme, debout sur le quai du port, qui voit son amour partir pour un voyage et qu’il n’est pas sûr de revoir un jour. L’année 1986 marque aussi un tournant dans la carrière de Koffi, avec la création de son groupe Quartier Latin Entreprise.

En début de l’année 1987, on le dit mort du sida en Europe où il séjourne. Koffi sera très sérieusement ébranlé par cet épisode. Il compose la chanson Ngulupa dans laquelle il répond à ses détracteurs par Bomoni té, boyoki yango, tika kotuba koloba, tuba tuba eza mabé (vous n’avez rien vu mais seulement entendu, arrêtez de parler de choses que vous ne connaissez pas, la diarrhée verbale est une mauvaise chose) et sur la maladie, dans Dieu voit tout « Kuna na mboka lola ata bato oyo ya sida, bazuaka pe kimia oyo ya seko » (au moins au paradis, il y a la paix éternelle même pour ceux qui souffrent du sida).

L’année 1987 continue avec son nouvel album intitulé Rue d’amour, opus qui sera réédité en support CD en 1992 par Sonodisc sous le titre Golden Star “dans Stéphie”. C’est le premier qui comporte au moins six titres inédits. Dans cet opus, Koffi chante pour la première fois pour des VIP. Il compose un titre Mosika na Miso (Loin des yeux) pour Claudien Likulia, le fils du général Norbert Likulia Bolongo et il rend hommage dans Myriam Moleka à la défunte Myriam, riche héritière de la famille Moleka. Comme récompense, une maison sera construite pour la star dans un quartier de Bandalungwa, à Kinshasa. Dans les autres morceaux de l’album, il chante l’amour dans le titre éponyme Stéphie, de la jalousie à son égard dans Petit frère ya Yesus et Droits de l’homme.

À l’été 1988, l’album Henriquet paraît, du nom de la miss du Congo élue cette année-là. C’est un énorme succès. Koffi Olomidé devient un phénomène dans le milieu musical des deux Congo. D’ailleurs, au cours d’une émission, Lukunku Sampu, vedette de la télévision congolaise, le qualifie de « plus grande star actuelle de la musique zaïroise ». Comme le précédent album, il est composé de six morceaux. En plus du titre éponyme, deux titres connaissent le succès : Orphelinat et Djino. À la sortie du disque, les mélomanes notent quelques changements, surement dus à cette première collaboration avec l’arrangeur capverdien Manu Lima.

Les années 1980 se terminent par la sortie en août 1989 de l’album Elle et Moi. La chanson Elle et Moi est dédiée à sa fille Minou. Dans cet opus, Koffi joue de la guitare et de la basse, et travaille une nouvelle fois avec l’arrangeur capverdien Manu Lima. Le Tcha Tcho prend une nouvelle connotation. Le son et le rythme sont plus modernes, l’animation propre à la musique congolaise s’affirme davantage.

Alors qu’il se trouve à Paris, une rumeur court, selon laquelle il aurait été arrêté en France avec de la drogue. Rumeur démentie quelques jours plus tard à la télévision par Laudert, proche du chanteur.

Le succès de Koffi Olomide

Les années 1990 marquent son apogée. Il devient une figure emblématique de la musique en Afrique avec son propre style, le Tcha-Tcho et décroche, en 1994, son premier disque d’or pour son album Noblesse Oblige et il publie 13 albums dont un avec Papa Wemba.

En fin 1990, Koffi Olomidé sort l’album Les prisonniers dorment, par sa nouvelle maison de disques Sonodisc. Le public est déçu car il s’attendait à une suite d’Elle et moi. Gilles Obringer classe l’album premier dans son émission Canal Tropical sur RFI.

L’année 1991 se termine avec plusieurs prix qui lui sont décernés au cours des trophées de la musique zaïroise. Koffi est désigné meilleur auteur compositeur, Les prisonniers dorment « meilleur album de l’année ». Le titre Zéro faute termine à la deuxième place. Quelques mois plus tôt, il avait reçu des trophées similaires sur RFI.

Le style vestimentaire particulier de Koffi Olomide
Le style vestimentaire particulier de Koffi Olomide

Le Rambo, marque l’année 1992, avec en février la sortie de son album Haut de gamme / Koweït, rive gauche, il fait partie des 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie. Un peu plus tard en septembre 1992, la sortie du 1er album de son groupe Quartier Latin Pas de faux pas. Il enchaîne des tournées à travers le continent et est invité à jouer au palais présidentiel du Gabon par le président Omar Bongo Ondimba et durant la campagne présidentielle congolaise par le président Denis Sassou-Nguesso.

La même année, il est arrêté aux côtés de N’Yoka Longo après avoir été convoqué au procureur général de Kinshasa pour des animations obscènes dans leurs chansons. Ils sont libérés trois jours après et reprennent leurs activités musicales.

En 1993, il publie son vrai 1er grand succès de cette décennie avec l’album Noblesse Oblige qui devient disque d’or avec plus de 100 000 exemplaires vendus. Koffi nomme désormais ses fans les Koffiettes et Koffiphiles.

En 1994, la sortie du 2e album du groupe Magie dont les clips sont tournés aux États-Unis et à Paris. Fin octobre, le chanteur obtient un premier grand triomphe parisien pour son spectacle au Parc des expositions de la porte de Versailles. Fin novembre, Koffi Olomidé et le Quartier Latin International apparaissent à la 6 place des ventes de la Fnac à Paris. Le 10 décembre 1994, au Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire à Abidjan, Koffi Olomidé reçoit 2 distinctions aux Africar Music Awards : celui de meilleur chanteur remis en main propre par le chef d’état et celui du meilleur clip. Enfin, il termine l’année en apothéose, faisant danser ses fans toute la nuit de Noël au fameux Aquaboulevard de Paris13.

En octobre 1995, l’album V12 sort, marque les esprits et devient son second disque d’or avec plus de 100 000 exemplaires vendus. La chanson phare Fouta Djallon est classée dans le top 20 de la rumba congolaise. Et en décembre, l’album est présenté durant le concert à l’Intercontinental d’Abidjan.

En 1996, il sort l’album Wake Up en collaboration avec Papa Wemba, pour mettre fin au ragots prétendant qu’ils sont en rivalité jusqu’à la fin de la même année 13.

Ce sont 2 albums qui sortent en 1997 : Ultimatum (le 3e album du groupe) et Loi. Dans Loi, du titre éponyme de son album Loi, un générique qui sera la marque du Ndombolo, une danse qui fera bouger toute l’Afrique dans la fin des années 1990 jusque dans les années 2000. L’album devient disque d’or avec plus de 100 000 exemplaires vendus.

Toujours en 1997, soit l’initiative du producteur Ngoyarto, Koffi Olomidé sort sa première compilation N’djoli regroupant ses premières chansons avec la participation de Papa Wemba et Viva La Musica dont King Kester Emeneya, et Zaïko Langa Langa dont le guitariste Pépé Félix.

L’année 1998 sera marquée par la sortie le 31 décembre de l’album Droit de Veto du Quartier Latin, et ses productions scéniques, le 29 août, à l’Olympia de Paris (avec près de 2000 personnes refusées à l’extérieur de la salle), le 7 novembre, au Zénith de Paris (avec 7000 personnes réunies) et puis au Brixton Academy pour la première fois. Une semaine après avoir joué son concert à l’Olympia de Paris à guichets fermés, il remporte le prix du meilleur artiste d’Afrique centrale pour la première fois aux Kora Awards.

Koffi Olomidé, maintenant surnommé Nkolo Lupemba, recrute de nouveaux musiciens et sort en novembre 1999 l’album Attentat, titre choisi en hommage aux Attentats des ambassades américaines en Afrique du 7 août 199823, qui devient disque d’or en 2 mois avec plus de 100 000 exemplaires vendus. L’album est enregistré à Paris et en Afrique du Sud.

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